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Bombardement israélien sur le Liban.
L'ambassadeur israélien à l'ONU n'a pas mâché ses mots lors d'une séance au Conseil de sécurité. «J'ai un message pour le peuple libanais. Vous et votre gouvernement avez un choix à faire : affronter le Hezbollah aujourd'hui ou regarder votre pays sombrer dans le chaos et la dévastation», a-t-il averti le 28 août.
Appelant le peuple libanais à se désolidariser massivement du parti chiite, Danny Danon a menacé le pays du Cèdre. «Ne laissez pas le Hezbollah et l'Iran dicter votre avenir», a-t-il déclaré. Avant d'ajouter : «Si vous ne parvenez pas à agir, la destruction qui s'ensuivra sera de votre responsabilité.»
«Israël ne cherche pas la guerre», a-t-il assuré, mais «nous n'hésiterons pas à défendre notre peuple» a-t-il poursuivi. «Nous ne tolérerons pas que le Hezbollah tire des roquettes sur nos citoyens», a insisté l'ambassadeur israélien.
«Il est temps pour la communauté internationale d'agir, avant que ce conflit ne dégénère davantage», a-t-il indiqué, avant d'exhorter la communauté internationale à reconnaître le Hezbollah comme une organisation terroriste. Pour l'heure, seul l'Occident a classé le parti chiite comme tel. La France n'a toutefois pas reconnu la branche politique comme terroriste, uniquement l'aile militaire du mouvement.
Israël exhorte la communauté internationale à classer le Hezbollah dans la liste des organisations terroristes
Ces propos interviennent le même jour que le renouvellement du mandat de la Finul. À l'unanimité, la mission onusienne est prolongée d'un an au Sud-Liban pour tenter d'agir en faveur de la pacification de la zone limitrophe entre le Liban et Israël. Décision qui a été critiquée pas Danny Danon lui-même. «À quoi sert ce mandat s'il échoue lamentablement à atteindre l'un de ses objectifs ?», a-t-il interpellé.
Sur le terrain, les affrontements meurtriers continuent entre les deux ennemis frontaliers. Une attaque de drone israélien sur un véhicule traversant un poste de contrôle syrien proche de Zabadani, à quelques kilomètres de la frontière avec le Liban, a tué le 28 août trois cadres du Jihad islamique palestinien et un membre du Hezbollah, ont déclaré deux sources sécuritaires à Reuters, informations ensuite confirmées par les deux partis.
Le Hezbollah a annoncé plus tard dans la journée la mort d'un de ses combattants, Mohammad Taha, originaire de Baalbeck, «sur la route de Jérusalem», selon la formule utilisée depuis octobre dernier pour annoncer les morts dans les frappes israéliennes. Quant au Jihad islamique, il a annoncé la mort de trois de ses combattants, tués dans l'attaque. Il s'agit de Oussama Aricha (39 ans), Hossam Aricha (39 ans) et Firas Qassem (37 ans). Ils font partie «des cadres des Brigades al-Qods» du Jihad islamique en Syrie, a indiqué le mouvement dans un communiqué.
Le 25 août dernier, le parti chiite avait lancé une attaque de grande ampleur contre Israël. Plus de 320 projectiles, principalement des roquettes Katioucha et des drones suicides, ont été tirés vers le territoire israélien. Le mouvement pro-iranien a revendiqué le ciblage de la base 8200 de Tsahal, située à plus de 115 kilomètres de la frontière libanaise. Cette opération était la riposte à l'élimination de Fouad Chokor le 30 juillet dernier dans le sud de la capitale libanaise.